Laure Conan a été la première femme romancière au Canada français et la première écrivaine du Canada à tenter un roman d'analyse. Alors qu'elle refusait de révéler sa véritable identité, l'auteur de la préface de son livre, l'abbé H.-R. Casgrain, a fait un point de confirmer que c'était bien une femme se cachant derrière le pseudonyme. Son audace dans l'écriture d'un roman psychologique a été pardonné parce qu'elle était une femme, et son anticipation de la tendance à ce type de roman a été attribuée à cette intuition naturelle à son sexe. Dans AngEline de Montbrun, Laure Conan a rompu avec ce qu'on a appelé le romantisme collectif de la terre franco-canadienne du XIXe siècle, avec le mythe rural, le ton exortif et la vaste toile. Ces préoccupations sont essentiellement absentes dans son travail. De plus, elle évitait les détails de l'aventure et de l'intrigue, les personnages en bois, prévisibles et les subtilités transparentes de l'amour romantique en faveur de l'écriture sur le trouble intérieur d'un personnage vivant, une jeune femme prise dans un réseau complexe d'appétits humains , Les aspirations et les relations. En raison du réalisme du roman, l'un des sujets les plus persistants de discussion sur Laure Conan a été de savoir si AngEline de Montbrun est autobiographique ou non. Des études récentes l'indiquent peut-être. En tout cas, AngEline était le personnage le plus complexe dans la fiction canadienne à 1882 et pour un certain temps à venir.