Pour mieux comprendre l'état actuel de l'Afrique, les défis auxquels elle est confrontée, il est plus que nécessaire de faire une marche arrière en vue d'interroger son passé. Cette plongée historique sous le prisme de ce chef-d'œuvre :
la Descente aux Enfers
, nous révèle bien que cette Afrique fut un eldorado, d'où l'appellation d'Alkebulan, jardin d'Éden. Et qui, malheureusement, a subi un sort similaire à celui du couple Adam et Ève qui, fut-il expulsé du paradis à cause de Satan. Bousculée jusqu'au bout de la nuit la plus obscure,
l'Alkebulan
ne fut jadis qu'un eldorado. Ce paradis d'antan vit sa main-d'œuvre arrachée et déportée. Ses enfants furent réduits à l'esclavage. Les fils et filles d'Afrique furent dépréciés, souillés et furent soumis aux pires ignominies. Viols, crachats, insultes, barbaries, moqueries ont entaché la pureté de ses êtres dont l'innocence a été cruellement assassinée. Pire, l'Afrique fut émiettée et dépouillée de ses matières premières. Avec la colonisation, fut chamboulée et altérée la culture
alkebulanne
. Ce triste événement a abouti à la naissance des africains qui sont pour certains incultes, pour d'autres hybridés, et pour la majorité acculturée. Tragique confusion entre l'occidentalisation et la modernisation ; la déculturation et le progrès. Ce fait résulte du chaos culturel qui dégrade l'identité de l'homme noir et conduit la jeunesse africaine et particulièrement camerounaise tout droit contre le mur. Cette jeunesse qui pouvait conduire le reste d'Afrique vers cet Eden perdu, se montre plus démunie que d'autres, sans repères (culturel, éducationnel, instructionnel), signe d'une génération mort-née et sans avenir. Ses goûts, ses désirs, ses ambitions et ses aspirations quotidiennes en sont une parfaite illustration : langage, habillement, sexualité, musiques et réseaux sociaux.