Lorsque j'ai conçu en 2000 ce projet de publication embrassant un si grand thème de réflexion, Retour vers les communications en Haïti , cela a suscité d'abord chez moi un mouvement d'enthousiasme et de recul à la fois. Dossiers avec leurs points d'interrogations, leurs issues, leurs ébauches de solutions, les textes reproduits et rassemblés* ici ont subi d'énormes modifications puisque j'ai ajouté soit des données d'ordre biographique et analytique soit des informations à titre illustratif. C'est nécessaire de le rappeler dans le cadre de ce genre de compilations qui a la vertu (première) de dessiner le long chemin parcouru. La mise en exergue des divers domaines que le secteur des communications désigne, avec leurs intrications et leurs prolongements respectifs, semble impliquer leur conciliation ou leurs échos, alors que c'est au contraire d'affirmer mon propre parcours professionnel à travers un bilan compact qu'il s'agit ici à plusieurs égards.
Plusieurs raisons m'ont poussé à en faire un livre multimédia . Raison financière, raison commerciale, raison éditoriale, etc. Cette décision à elle seule m'a peiné, parce que la communication, dans ma praxis, a toujours été omniprésente. En ces temps de cacophonie, j'in siste donc sur le fait que l'écriture m'a servi de boussole et d'instrument pour militer dans d'autres secteurs. Constamment. Le travail final comme le projet initial semble en ce sens un véritable ready-made . Astiqueur de rêves ailés, je suis loin de réduire par là les spécificités immenses des différentes industries de communication dans un pays si illégal que le nôtre !
Mon ouvrage souligne, nécessairement, certains des aspects les plus cuisants, les plus négatifs de la pratique journalistique en Haïti. Il introduit, en fait, une réflexion plus globale sur les modalités de fonctionnement du journalisme en Haïti, sur la communication politique made in Jean-Bertrand Aristide, René Pré val et Michel Joseph Martelly, sur la radiodiffusion et la télévision haïtiennes, sur le déclin qua si-inexorable de la presse écrite, sur les limites de la régulation du secteur des télécommunications par le marché, dont je tiens à apporter une contribution agissante dans le travail de réforme sur le triple plan légal, institutionnel et réglémentaire, la migration de la télévision analogique vers le numérique qui est une problématique mondiale, etc. Ayant retrouvé, par-delà le temps, le temps vivace de mes réflexions et de nos problèmes d'ordre organisationnel et législatif, les textes dont certains sont inédits et d'autres remaniés et actualisés, dis-je, refont surface, éclairent nos pas et augmentent nos capacités d'action : en les publiant dans Le Nouvelliste et ailleurs sur une longue période (trente ans) avec la même fougue d'hier et avec le même esprit positif comme régent...