Dans les pays du Sud, et tout particulièrement en Afrique, l'agronomie s'est longtemps exercée dans le strict cadre des terrains d'expérimentation, afin d'y élaborer des modèles de changement technique. L'intérêt croissant manifesté par des agronomes pour les pratiques paysannes, dans le contexte de leur mise en oeuvre, a contribué à réinterpréter le comportement des agriculteurs et les dynamiques agraires, et à reconsidérer dès lors les orientations et modalités du développement. L'agronome est ainsi conduit à prendre en compte d'autres phénomènes, d'autres niveaux d'organisation et d'autres échelles d'espace et de temps que ceux relevant spécifiquement des processus d'élaboration de la production. Dans les campagnes tropicales, les activités agricoles connaissent de profondes mutations. Elles constituent à la fois le fondement des économies familiales et un facteur déterminant de transformation des milieux et des territoires. Les rapports à l'environnement, aridité ou déforestation, conditionnent directement les performances et la durabilité des agricultures ainsi que le devenir des écosystèmes dans un cadre qui est de plus en plus celui de la mondialisation. Ce parcours de recherche a été réalisé, durant plus de trente ans, principalement au Sénégal, au Burkina Faso et à Madagascar. Il a été rendu possible par l'appartenance à une institution (Institut de Recherche pour le Développement ex-ORSTOM) qui a favorisé le travail pluridisciplinaire dans un partenariat prolongé et fécond avec des chercheurs des sciences sociales et des sciences de la nature. Cet itinéraire participe ainsi du renouvellement actuel de l'agronomie française.